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Juliette Pierce

À l'occasion de la sortie d'Everlasting en Italie, Juliette Pierce répond aux questions de

nos confrères Italiens :

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Vous êtes une jeune étudiante, mais avec votre premier livre, vous avez déjà réalisé de grandes choses. Comment est venue l’idée d’Everlasting ?

Je voulais participer à un concours d’écriture sur une plateforme en ligne dont le thème était « la destinée ». Etant amoureuse de science-fiction et surtout en plein cursus scolaire au sujet du monde du digital, j’ai tout de suite eu envie de mêler destinée, amour et intelligence artificielle !

 

Comment est née votre passion pour la littérature dystopique et la science-fiction ?

Il est difficile de trouver un moment exact car j’ai l’impression d’avoir toujours vécu avec cette passion, mais je pense avoir vraiment développé une passion d’abord avec les romans d’Isaac Asimov, qui montraient qu’on pouvait allier passion pour la science et pour la fiction en même temps, mais aussi grâce à tous ces romans young adult dystopiques qui ont popularisé le genre (Hunger Games, Uglies, Midnighters, Divergente…).

Tu ressembles à As ?

Une grande part de mes fragilités d’adolescente font partie d’elle, mais elle n’est pas pour autant ma copie conforme. J’ai essayé d’en faire un personnage attachant et de donner une connotation plus « universelle » à ses peines et ses douleurs. Même si ça ne s’exprime pas de la même manière, tout le monde s’est un jour disputé avec ses parents, a eu peur d’être rejeté ou jugé, de se retrouver seul… C’est ce qui nous rend humain. 

Le monde éternel est riche et complexe, qu’y a-t-il de la vraie société d’aujourd’hui par rapport à ce que vous décrivez dans le livre ?

J’ai essayé de créer un monde complexe, tout en polarisant mon propos. Y insuffler une conscience écologique était importante pour moi mais ne devait pas supplanter mon message principal : une réflexion sur la numérisation quasi-constante de nos échanges et de nos relations, surtout avec la pandémie actuelle. Je ne crois pas avoir de bonne réponse, ni me placer en juge à ce sujet, car les réseaux sociaux notamment, m’ont permis de maintenir le contact avec mes proches. Je ne veux d’ailleurs pas me mettre en moralisatrice a aucun moment ; j’espère juste faire réfléchir sur ces questions. Se questionner. Une réflexion n’a pas pour but de toujours aboutir à quelque chose, mais la nourrir est important.

Il y a beaucoup d’études scientifiques sur l’amour, sur la partie des sentiments du cerveau, la base chimique de l’attraction ... À votre avis, dans quelle mesure pouvons-nous expliquer rationnellement le sentiment d’amour ?

Je suis divisée. J’ai fait des études scientifiques, alors cette part de moi croit férocement « à la chimie de l’amour ». Mon côté plus fleur bleue, cette âme passionnée que je suis pense au contraire qu’il y a quelque chose de plus, une étincelle qu’on ne peut expliquer. Tout comme la vie, que nous sommes pour le moment incapable de créer, et qui pourtant est « scientifiquement explicable ».  

 

Il y a plusieurs séries en streaming sur le choix de l’âme soeur, comme « One » (sur Netflix) ou « Soulmates » sur (Amazon Prime), pensez-vous que c’est juste une mode ou avons-nous vraiment besoin de confier les sentiments à un algorithme ?

Bien sûr, il y a un effet de mode : comme pour la mode des vampires, puis des sociétés dystopiques et cloisonnées, etc. Je pense néanmoins que le développement récent de nombreuses applications comme Tinder, Fruitz, et aussi les algorithmes Facebook, commencent à poser question et c’est tout naturellement que ces questionnements se retrouvent dans les romans.

Le personnage d’As est très fort, comment l’avez-vous construit ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Toutes les héroïnes que j’ai découverte lors de mon adolescence : Katniss, Hermione, Tris… autant de personnages féminins forts qui m’ont donné envie d’être comme elles. J’ai néanmoins essayé de lui donner des failles et des dilemmes moraux pour aussi mettre en exergue le fait que la force s’accompagne parfois de prises de position complexe… 

À votre avis, est-il important de dissiper le mythe de l’amour parfait pour les filles d’aujourd’hui?

Il est important de montrer que l’amour n’est pas parfait, car personne ne l’est. Le prince charmant ne sera pas parfait, et nous n’avons pas besoin d’être des princesses pour être aimées. Je crois que l’important est surtout d’être heureux : amoureux, seul, en couple, avec des enfants ou pas… Tant que l’on trouve son « amour parfait » (ou son « match » parfait), je pense que tout le monde y trouve son compte. 

 

Dans Everlasting il n’y a pas d’amour romantique, comment les personnages du livre l’éprouvent-ils ?

C’est une question intéressante, car même si l’amour ne paraît pas comme « romantique » sur le papier puisqu’il est déterminé à l’avance, je pense au contraire qu’ils l’expérimentent comme nous pourrions avoir un coup de foudre dans la réalité. Et c’est bien pour ça que ceux qui n’ont pas de match sont si désœuvrés. Ils passent à côté de « l’amour de leur vie » et ne peuvent rien y faire.

 

Si votre livre devenait un film, qui seraient les acteurs ?

Malheureusement les années ont passé donc les acteurs ont vieilli… mais j’ai créé les personnages sur Jake Gyllenhaal et Gemma Arterton pour mes deux héros « principaux », As et Ellis, quand ils étaient donc un peu plus jeunes.

 

L’éternel incarne des problèmes très forts pour les adolescents. Nous en mentionnons quelques-uns : tout donner pour l’amour, qu’il y ait ou non une âme sœur, la dépendance parfois dangereuse aux technologies, à l’identité sociale. Comment gérer la dynamique du monde numérique entre risques et opportunités ?

« Nous façonnent nos outils et, par la suite, nos outils nous façonnent. » Marshall McLuhan ( Marshall McLuhan )

Les outils numériques (comme tous les outils d’ailleurs) nous façonnent en tant qu’humains mais façonnent aussi nos responsabilités. Il est donc de notre devoir de former et sensibiliser les plus jeunes (et les plus vieux) à l’utilisation de ces outils. Je pense que la littérature ou le cinéma sont de bons moyens de discussion et de réflexion pour un jeune. En tout cas, je sais qu’ils m’ont formée quand j’avais leur âge. D’autres problématiques viendront certainement par la suite, et ce sera le rôle des prochains romans et/ou auteurs de les soulever. Néanmoins, on voit que certains problèmes restent d’actualité malgré les années qui passent, comme 1984, Fahrenheit 451 ou le Cycle des Robots. Et il n’est même pas nécessaire de remonter aussi loin pour trouver par exemple chez Hunger Games une belle analyse du monde de la télé-réalité, qui prend le pas aujourd’hui sur les loisirs des « jeunes ».

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Article  sur la maison d'édition Inceptio
par Pro Rédaction Web

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